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14 Nov

Pas toi Gigi, pas après tout ce que tu as fait

Publié par Jérémie Brun

Source : Sky Sports

L'élimination surprise de l'Italie hier soir en barrage éliminatoire de la Coupe du monde face à la Suède (0-1 / 0-0) a supposé la fin d'une ère pour tous les amoureux du football : l'ère Gianluigi Buffon en sélection italienne.

 

Nous nous souvenons tous du commentaire de Thierry Gilardi lors de la finale de la Coupe du Monde 2006 après le coup de sang (et de tête) de Zidane à Materazzi qui amena alors l'expulsion du joueur français. Aujourd'hui, je ressens la même amertume. Loin de moi l'envie de comparer un geste antisportif à la sortie pleine de classe et de dignité de Buffon, mais la fin de l'un comme de l'autre n'est pas à la hauteur de leur carrière respective. Personnellement, je n'éprouve aucune rancœur envers les Italiens et je dois avouer qu'hier j'étais supporter de l'Italie. De Buffon, surtout. Je voulais le voir mettre un terme à sa carrière avec la Nazionale en Russie, pas hier soir, dans le froid de Milan, un lundi 13 novembre, presque dans l'indifférence.

 

Pourtant, l'Italie de Gigi n'ira pas en Russie, une première depuis 60 ans. Le gardien de la Juventus n'a d'ailleurs pas pu retenir ses larmes au micro de la « Rai 1 » : « Je suis désolé, mais pas pour moi. Le temps passe pour tout le monde […] C'est triste de terminer sur une non-qualification en Coupe du Monde ». Je vous mets au défi de trouver un passionné de football qui n'a pas de respect pour ce gardien, qui aura quand même mis en position latérale de sécurité trois générations de gardiens en Italie, lui qui est considéré comme l'un des meilleurs gardiens de l'histoire de notre sport. Hier soir encore, lorsque tout San Siro sifflait l'hymne suédois, Buffon l'applaudissait. Lorsqu'au coup de sifflet final Immobile, Belotti et consors étaient effondrés sur la pelouse, Buffon les a relevé et les a salué un par un. Digne, je vous dis.

 

L'Italie n'a pas été à la hauteur

Comble de l'histoire, Gigi se voit privé de mondial sur un but contre-son-camp de Daniele De Rossi. Sauf que ce but n'aurait pu être qu'une anecdote si en 180 minutes, les Italiens étaient parvenus à faire trembler les filets suédois. Si au match aller la seule occasion franche italienne avait été la frappe de Darmian sur le poteau, hier soir les Azzurri ont fait le siège du but suédois. Sans réussite. Il faut dire que les Italiens ont par deux fois obtenu un sursis de la part de l'arbitre espagnol Mateu Lahoz, qui a oublié deux pénaltys en faveur des Scandinaves en première mi-temps. Dans le deuxième acte, il aurait pu signaler une faute sur Darmian, mais là encore, il s'est abstenu. À tort.

 

Le jeu italien était trop brouillon. L'envie était là, mais les coéquipiers de Buffon ont manqué cruellement de justesse technique et de lucidité dans le dernier geste. Candreva a beaucoup tenté, mais aucun de ses centres n'a été dangereux. Immobile n'est pas parvenu à transformer en but une passe lumineuse de Jorginho. Gabbiadini n'a pas été servi dans la surface et n'a pas beaucoup apporté. Les bonnes intentions n'ont pas suffi, et les centres à répétition n'ont été qu'aubaine pour les grands défenseurs suédois, impériaux dans les airs. En bref, cette Italie n'a pas mis tous les ingrédients pour pouvoir aller en Russie et jouer une Coupe du Monde.

 

La Suède mérite son billet

Un jeu très limité hier, mais c'est logique, lorsqu'il s'agit d'abord de garder un score obtenu à l'aller. Un peu de réussite sur le but en Suède, certes, mais les Scandinaves ont été fidèles à leur plan de jeu, ont su bien défendre et marquer un but de plus que l'adversaire. Emmenés à l'aller par un Forsberg étincelant (qui ne restera pas très longtemps à Leipzig), les Suédois ont fait le match qu'il fallait hier soir à Milan pour décrocher leur billet pour la Russie.

 

 

Gianluigi Buffon ne méritait pas une telle fin. Tout le monde sera d'accord avec cela. Iker Casillas a d'ailleurs voulu lui rendre hommage sur Twitter « Je n'aime pas te voir comme cela. Je veux te voir tel que tu as toujours été : une légende. Je suis fier de te connaître et je suis fier d'avoir joué contre toi de nombreuses fois », a déclaré le gardien du FC Porto. Entre légendes, on se comprend. Une Coupe du Monde, sept scudetti, cinq supercoupes d'Italie, une finale de l'Euro, trois finales de Ligue des Champions, 175 sélections avec la Nazionale. Mais les chiffres importent peu lorsque l'on parle de Gigi Buffon. J'avais à peine un peu plus d'un an lorsqu'il a débuté sa carrière professionnelle. Alors non Gigi, on ne pouvait pas te faire cela, pas à toi, pas après tout ce que tu as fait.

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